Garbajosa s'en va Eloigné des terrains depuis
plusieurs mois en raison d'une blessure à un genou, Xavier Garbajosa a
annoncé samedi dans les colonnes de Sud Ouest la fin de sa
carrière de rugbyman professionnel. Formé à Toulouse, il avait rejoint
l'Aviron Bayonnais en 2007 pour tenter de relancer une carrière
entachée de nombreuses blessures. En vain...
Formé
à Toulouse et actuellement à Bayonne, Xavier Garbajosa a annoncé qu'il
mettait un terme à sa carrière professionnelle. (Maxppp)"
Le plus dur, c'est quand mes enfants me demandent d'aller
jouer au football avec eux. Je suis obligé de leur dire que je vais
faire gardien tellement mon genou me fait mal". Lassé des
interminables séances de kinésithérapie, de réeducation et résigné à
l'idée de ne pas pouvoir apercevoir le bout du tunnel, Xavier Garbajosa
a pris la décision de ne plus jouer au rugby. Blessé au genou, "Garba",
comme le surnomment ses amis, a annoncé samedi dans les colonnes de
Sud Ouestqu'il raccrochait les crampons. Formé à la grande école du Stade
Toulousain, Garbajosa effectua ses débuts professionnels avec les Rouge
et Noir en 1994, à 18 ans. Avec son club de toujours, il remporta deux
Boucliers de Brennus (1999, 2001) et deux Coupes d'Europe (2003, 2005).
L'arrière ou ailier découvre le XV de France en 1998. Sélectionné à 32
reprises en équipe nationale, le Toulousain de naissance remporte deux
Grand chelem avec les Bleus (1998, 2002) et participe à la Coupe du
monde 1999 en France.
Véritable surdoué de l'ovalie, Xavier Garbajosa avait pris la décision
de quitter ses copains de la Ville Rose en 2007, pour rejoindre le Pays
Basque et l'ambitieux Aviron Bayonnais. Rempli d'espoirs à l'idée de
relever cet audacieux challenge, Garba a vu, une fois de plus, son
corps le trahir:"
Lors du match contre Biarritz, l'an dernier, j'ai ressenti une douleur
sur une action anodine. Et depuis, c'est la traversée du désert".
Bien décidé à combattre ce destin défavorable, il avait pourtant
préparé cette nouvelle saison avec le préparateur physique du Stade
Toulousain. Mais une fois encore, son corps en a décidé autrement:
"Je
me retrouvais à ne plus pouvoir accélérer ni prendre un trou. Je
n'arrivais même plus à faire un footing. Alors que je crois n'avoir
jamais triché au cours de ma carrière, je me suis senti "à la ramasse",
déplore-t-il. Résulat: sous les couleurs bayonnaises, le Haut-Garonnais
n'a disputé que cinq rencontres avec l'équipe première, ne se
contentant la plupart du temps que de quelques apparitions avec les
Espoirs.
Blessures à répétition...Cette dernière blessure face aux Biarrots l'a achevé. Victime d'une
fracture d'une corne du ménisque et d'une usure du cartilage du genou,
Garba a subi les dures lois physiques de l'ovalie ont eu raison de son
corps, usé et meurtri par l'intensité des combats. "
Les
cartilages sont faits de cellules qui ne se régénèrent pas. Ça ne se
soigne pas. C'est comme ça, il faut mieux que la médecine cherche des
traitements contre le cancer ou un vaccin contre le sida", déplore sereinement Garbajosa. Bien que fort de "
17 ans de rugby de haut niveau",
l'ancien Toulousain a connu une carrière entachée de plusieurs
blessures qui l'ont contraint, au fil des années,à ne plus pouvoir
exercer sa passion. En 1995, il est victime d'une rupture des ligaments
croisés antérieurs et du latéral externe du genou droit. Les séquelles
de cette blessure l'ont privé de Coupe du monde en 2003. Et ce n'est
pas tout. Victime d'arthrose au genou, il est opéré d'une ostéotomie en
février 2004 et huit mois plus tard, c'est son genou gauche qui lâche.
Nouvelle opération. Pis encore, après l'intervention chirurgicale, un
staphylocoque, une infection post-opératoire, se déclare. Une fois
remis sur pieds, Xavier Garbajosa ne pourra jamais enchaîner les
rencontres, ne disputant que 15 rencontres au cours de ces trois
dernières saisons.
Son seul regret ? Ne pas avoir confirmé toutes les espérances que les supporters de l'Aviron Bayonnais avaient placé en lui. "
C'est très dur de croiser leurs regards. J'ai été affecté par les
critiques et j'ai beaucoup culpabilisé. Certains ont dit que j'étais
venu pour l'argent... S'ils savaient ! Je gagnais plus à Toulouse. Et
même si le club était descendu en Pro D 2, je serai venu. Je donnerai
un mois de salaire pour que cette douleur disparaisse. Mais l'ancien partenaire de Frédéric Michalak relativise cette décision, lui qui a tout gagné dans l'Hexagone: "
Je
n'ai aucun regret. Je ne suis pas malade et ce n'est finalement que du
sport. Je suis juste frustré que cela finisse comme ça. La nuit, je
rêve encore que je joue et me vois encore sur un terrain. Mais au fond
de moi, je sais que c'est fini... C'est fini"...