La référence reste Toulouse ! Le
Montpellier nouveau et ses ambitions sont venues se fracasser samedi, à
Ernest-Wallon, lors de la reprise, sur le leader toulousain vainqueur
(34-0) et auteur de cinq essais, dont un doublé de l'inévitable Byron
Kelleher, synonymes de bonus offensif. C'est la dixième victoire
consécutive dans ce Top 14 pour Guy Novès et ses hommes ! Byron Kelleher inscrit ses 6e et 7e essais de la saison. (Maxppp)Après l'Aviron Bayonnais, autre prétendant aux dents longues, renvoyé à
ses chères études fin novembre (32-11), c'est Montpellier qui, à son
tour, a fait l'amère expérience de la visite aux champions de France
toulousains samedi, à Ernest-Wallon, où le MHRC du nouveau président
héraultais, Philippe Deffins, a sombré (34-0). L'élève et sa jeunesse
ambitieuse, passés au révélateur toulousain, ont pris la leçon. Et
quelle leçon ! Il fallait bien s'appeler Guy Novès pour trouver un mot
à redire sur la production de sa formation qui, avec ce succès bonifié,
signe une dixième victoire de rang en championnat et peut se vanter de
ne plus avoir goûté la défaite depuis quatorze rencontres !
Au coup de sifflet final, Novès avouait tout de même sa satisfaction au micro de
Canal+, non sans une pointe d'ironie à l'heure de rendre hommage à sa victime du jour et d'évoquer les aspirations montpelliéraines:
"Le contrat est rempli, notait sobrement le manager toulousain.
On
s'est montré plus sérieux en seconde période. Les gars ont compris que
le public était venu, non pas pour faire n'importe quoi, mais pour être
pro. Face à une très bonne équipe de Montpellier qui était venue ici
avec beaucoup d'ambitions et veut devenir champion de France dans les
trois ans... On voulait absolument réussir ce match." La défaite du
match aller (11-16) dans l'Hérault, en ouverture de la saison, n'aura
fait que décupler le désir de revanche des Rouge et noir...
Novès fait la fine bouche...Que le maître exprime dès le début de rencontre en repoussant l'élève
dans sa moitié de terrain. Après un échec initial de Frédéric Michalak
sur sa première tentative (6e), Montpellier craque d'entrée. Sur un
mouvement, dont on se souviendra qu'il aura été initié à l'origine par
une chandelle de Vincent Clerc, bien suivie par Clément Poitrenaud, les
Toulousains mettent en action et balayent la largeur du terrain pour
trouver la faille côté gauche grâce à Cédric Heymans. L'ailier pénètre
et croise avec Grégory Lamboley, tête de pont d'une troisième ligne,
déjà énorme, exacte à la conclusion (5-0, 8e).
Supérieurs en mêlée fermée comme dans le jeu de mouvement, Toulouse
envoie du jeu, beaucoup de jeu. Trop même au goût de Guy Novès qui,
s'il apprécie le rendement de son équipe, regrette de voir ses
individualités tenter chacune
"leur truc"...
Mais quand un Byron Kelleher, derrière un paquet d'avants survolté à
dix mètres de la ligne adverse, bondit pour échapper à Ouedraogo et
s'en aller inscrire son sixième essai de la saison, Ernest-Wallon ne
peut que rugir de plaisir (15-0, 26e). Montpellier, sans ballons et
défaillant au plaquage, n'avait pu réduire le score au pied sur ce drop
de François Trinh-Duc (18e) et cette pénalité longue distance d'Olivier
Sarraméa, bombardé buteur en l'absence des spécialistes (Todeschini,
Hugues) (23e). Déjà royal dans l'animation du jeu de sa formation, n'en
déplaise à Novès, Michalak avait aussi profité d'une faute coupable de
Mamuka Gorgodze, dans le collimateur de l'arbitre, pour se régler aussi
au pied et inscrire ses premiers points (20e). A la pause, nanti de ses
15 points d'avance, le Stade peut voir venir.
Pourtant, Montpellier, qui se doit de réagir, affiche de meilleures
intentions dès la reprise. Mais la machine toulousaine poursuit son
travail de sape et Ouedraogo sauve un essai tout fait ou presque
lorsque les avants stadistes, et William Servat en tête, viennent
s'écrouler dans l'en-but héraultais. Omniprésent, le flanker
international arrache ce ballon brûlant et permet à sa formation de se
relancer (45e). Mais le nouvel échec sur pénalité de Sarraméa (51e) et
le carton jaune du centre Grant Rees, sanctionné pour un plaquage à
retardement peu évident (55e), freinent cet élan.
Tomas: "Un Toulouse en forme, ça brise ses adversaires"Une supériorité numérique dont Toulouse profite. Si Kelleher (56e) et
Clerc (59e) échouent sur la ligne, Yannick Jauzion, servi au large par
Michalak, fait valoir toute sa puissance pour déposer Ollie Smith et
inscrire le troisième essai de sa formation, celui du bonus offensif
(22-0, 62e).
Cette fois, le MHRC, tandis que Ouedraogo, comme un symbole, a cédé sa
place, a lâché prise et Kelleher s'offre le doublé sur un coup-franc
rapidement joué, consécutif à une attaque superbe de ses "gros" après
prise en touche (29-0, 68e). Et de cinq avec l'essai de Florian Fritz,
servi sur un caviar de Poitrenaud, comme pour mieux enfoncer le clou
d'une correction sans appel (34-0, 75e). Julien Tomas, encore marqué
par cette gifle, ne pouvait que constater le chemin qui sépare encore
sa formation de son bourreau:
"On
savait que c'était une grosse équipe. Un Toulouse en forme, ça broie
ses adversaires à la maison. C'est une grosse déception, on vise le
haut en restant humble, on parlait plus de nous depuis quelques temps
avec l'arrivée du nouveau président, on avait envie de se faire plaisir
sur ce match, mais au final, c'est lourd."